Responsables : Delphine Bosch et Mélissa Top
La géochimie isotopique « moderne » requiert un environnement de manipulations extrêmement propre exempt de contaminations extérieures (exp. poussières atmosphériques, pollution anthropique, dépots d’oxydation…). Ceci est particulièrement important pour les thématiques de recherche développées dans cette salle de chimie et qui concernent des échantillons (minéraux et roches totales) possédant des teneurs très faibles en éléments dosés (quelques ppm) voire extrêmement faibles (<200 ppb).

La salle de préparation et de séparation chimique se trouve en surpression d’air sous atmosphère filtrée (Figure 1). La qualité d’air minimale de l’air ambiant de la salle blanche se trouve dans une classe intermédiaire entre 10 000 et 1000*. La totalité de l’air pénétrant dans la pièce est filtré et propulsé à l’intérieur par des bouches d’air situées au plafond (Figure 2).

La qualité du flux d’air balayant l’environnement des hottes de séparation utilisées pour effectuer les séparations d’éléments chimiques est de 100 (norme ISO 5) (Figure 3).

Une qualité d’air similaire est mesurée dans les caissons d’évaporation (Figure 4).Le maintien de la qualité de la propreté de la salle de chimie est une de nos priorités avec le respect des normes de sécurité. Cela concerne la qualité de l’air ambiant de la salle et l’air pulsé sous hotte mais également l’ensemble des réactifs et matériaux utilisés pour les séparations des éléments.

Le maintien de la qualité de notre environnement de travail implique, pour les utilisateurs, une bonne connaissance des spécificités des manipulations chimiques effectuées dans la salle. L’ensemble des matériaux utilisés pour les dissolutions et séparations chimiques des éléments (acides, bêchers, fioles, cônes de pipette..etc..) est indemne de métal pouvant se détériorer assez rapidement et devenir alors une source de contamination importante. L’ensemble du matériel utilisé est stocké après lavage en bains acides dans des contenants ultra-propres à l’abri de l’air, de la poussière et de la lumière (Figure 5).

Pour cette raison, les objets comportant des parties métalliques (tels que centrifugeuse, bac à ultrasons, appareil de purification d’H2O…) sont placés et stockés à l’extérieur de la salle dans un second sas qui fait suite au sas d’entrée où les manipulateurs revêtent leurs blouses de manipulation (Figure 6).

Les réactifs utilisés, de qualité suprapur, sont distillés à l’aide de chaînes de distillation spécifiques à chaque acide et selon une réaction thermique de vaporisation-condensation (Figure 7).

L’eau est purifiée grâce à un appareillage de type Millipore Milli-Q par filtres en osmose inverse (Figure 8).

Des mesures de « blancs » sont effectuées mensuellement permettant un contrôle rigoureux de la qualité des réactifs utilisés ainsi que des procédures chimiques utilisées. Ce laboratoire est particulièrement dédié à la séparation des isotopes du Sr, du Nd et du Pb dans des fractions de phases minérales purifiées (pyroxène, plagioclase, amphibole, etc…) extraites d’échantillons faiblement concentrés en éléments à doser, en particulier les roches du Manteau.
* Classe 100 (ISO 5) : le nombre total de particules ne peut excéder un nombre de 100 par litre et sont d’une taille < 0.5 microns.
Classe 1000 (ISO 6) : le nombre total de particules ne peut excéder un nombre de 1000 par litre et sont d’une taille < 0.5 microns.
Classe 10 000 (ISO 7) : le nombre total de particules ne peut excéder un nombre de 10 000 par litre et sont d’une taille < 0.5 microns ou bien n’excede pas 65 particules d’une taille de 5 microns.